« O Processo »: bilan de la projection du 11 octobre

Article préparé par Elcira Leyva Quintero

Deux intervenants ont participé à la présentation et au débat du film O processo projeté le vendredi 11 octobre: Alberto da Silva, maître de conférences à Sorbonne Université et Carlos Gutierrez, sociologue brésilien. Ils ont présenté le contexte socio-politique dans lequel se déroule le film de la réalisatrice brésilienne María Ramos et ont donné des clés au public pour comprendre, à partir du film, l’ascension de l’extrême droite au Brésil, représentée par le président Jair Bolsonaro.

Après la projection du documentaire la discussion s’est tout d’abord focalisée autour des éléments centraux de la réalisation du film. Le film est un récit audiovisuel qui suit un événement très important pour l’histoire politique contemporaine du Brésil : la destitution de la présidente de la République Dilma Rousseff. La réalisatrice  nous offre donc un regard subjectif sur cet événement mais aussi un regard dialectique qui permet aux spectateurs de connaître et d’éprouver à travers le grand écran les tensions politiques et les postures ideologiques qui se sont opposées autour du processus juridique et politique de destitution de l’ancienne chef d’état.

En utilisant une méthode nettement observationnelle où la caméra suit de façon très proche, quasi intime, les protagonistes et les personnages politiques impliqués dans cet événement qui a marqué le commencement d’une période dans laquelle les dirigeants conservateurs et  d’extrême droite ont acquis une place importante sur la scène politique du pays, la réalisatrice réussit à construire, grâce au montage, un récit qui permet aux spectateurs de participer à ce moment historique et d’en comprendre la complexité.

Il est important de mentionner que l’idée de ce film n’a surgi que quelques jours avant les événements mentionnés. La directrice a réussi à obtenir l’autorisation de filmer à l’intérieur du Congrès. Grâce à cette autorisation et  à l’accord des dirigeants politiques impliqués, la construction du scénario et du film a été possible.

La destitution de Dilma Rousseff a constitué seulement l’un des résultats d’une série d’événements politiques importants qui démontrent la fragilité de la démocratie brésilienne et surtout la perte de crédibilité du Parti des Travailleurs auprès du peuple brésilien ainsi que la campagne pour jeter le discrédit sur le PT de la part des différents médias.

Bien que la réalisatrice souhaitais également donner la parole au peuple brésilien, ce n’est pas le sujet principal du film, et il s’agit avant tout de montrer les mécanismes de fonctionnement à l’intérieure du congrès, les tensions crées autour des événements racontés et des problématiques propres au processus juridique de destitution. Cette destitution est l’un des éléments qui ont contribué au phénomène d’ascension de Bolsonaro.

Les intervenants ont insisté sur la nécessité de comprendre que la destitution de Dilma Rousseff est l’aboutissement d’un contexte politique particulier au Brésil ce qu’ils ont  qualifié de contexte politique d’empêchement. Le Parti de Travailleurs a souffert de la campagne de discrédit à travers Facebook et sur les différents réseaux sociaux (une analogie structurelle peut d’ailleurs être soulignée entre l’ascension de Donald Trump aux Etats Unis et le Brexit au Royaume Uni). Cette campagne a mis l’accent sur une problématique particulière, dans ce cas, la corruption, ce qui a rendu invisible les autres problématiques sociales et politiques plus importantes.

La réalité au Brésil est complexe et les intervenants affirment qu’une certaine partie de la population du pays n’accepte pas l’évolution de la démocratie moderne et, par conséquent, vive dans la reproduction de schémas qui viennent du esclavage. Bien que Le parti de Travailleurs ait proposé un programme social (plus d’investissement pour l’éducation et pour la santé publique), on ne peux pas oublier qu’il a mis en place une politique économique néolibérale passive. De plus, des événements comme la crise fiscale et la dette publique ont plongé l’Etat dans un énorme crise fiscale qui à participé á la crise de crédibilité du mouvement de l’ancienne présidente. Toute cela pour conclure que Brésil est un pays dans lequel la démocratie n’est pas ancré et que l’ascension de Bolsonaro est la preuve d’un gouvernement anti-démocratique. C’est dans cette perspective que le film offre un regard très pédagogique sur l’actualité au Brésil.

Pour finir, Marianne Bloch-Robin  mentionne le prochain  film de la réalisatrice Maria Ramos qui traitera du procès de Fernando Lula et nous sommes impatients d’assister à la projection de ce documentaire.

Retour en images sur la soirée du 11 octobre

Photo: Héloïse Van Appelghem
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Photo: ERFV
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